Détroit de Malacca Le Retour… Au moteur encore, par manque de vent ou contre le vent. Milo s’engage dans un slalom entre les cargos, les remorqueurs les barges et les zones de pêches. Amis de la navigation à voile et des belles eaux, portez vos étraves ailleurs! Toutefois si les nav’, les lieux et les villes restent les mêmes, nous avons plaisir à les redécouvrir, avec un regard toujours différents, selon les humeurs, les parcours, les conditions météo où encore les rencontres. Penang nous dévoile son coté luxueux, ses malls infinies, temple de la consommation, loin de ses quartiers historiques dont nous nous étions contentés à l’aller, Langkawi nous offre ses balades tranquilles au milieu de paysages verdoyants… loin de son free taxe.

C’est le mois du brico sur Milo, c’est comme chez Casto! Yvan surf entre les pannes, alternant moteur Yamaha et réglage des 4 carburateurs (un vrai agent Yamaha) les réfrigérateurs, pompes en tout genre, (douche ou WC), infiltration d’eau (entre pluie diluviennes et soleil craquant, les joints font la tête!)… De quoi le tenir éveillé pour quelques semaines. Soit, Mac Gyver a relevé le premier défi, le moteur ronronne comme une horloge Suisse, c’était inespéré.

La Malaisie nous accueille sous une pluie chaude et réparatrice après une journée foudroyante de chaleur et un soleil mordant. Chaque geste est épuisant, le teck éclate au soleil et brûle sous les pieds, les frigos suent et s’essoufflent, les joints dilatés se transforment en chewing-gum, la météo “yoyotte”, entre boule de feu et déluge torrentiel … Il n’y a pas de juste milieu,  seul le plaisir de passer de l’un à l’autre, lorsque ce n’est pas les deux à la fois… K Way et lunettes de soleil, la classe!

Koh Rok recèle de beauté, aussi bien sur l’eau que sur terre, avec son petit village authentique et ses temples bouddhistes perdus dans la jungle, un enchantement.

Une nuée de speed boat remplis de touristes nous empêchent de voir la plage pourtant étincelante de sable blanc. Il faudra attendre 16h00 pour y voir plus clair et que nous soit révélée la beauté saisissante de cette minuscule baie… tout d’un coup vide et abandonnée.

Nos visas arrivent à expiration, voilà trois mois que nous sillonnons la mer d’Andaman, aux alentours de Phuket, magnifique. Trois mois au bout desquels nous avons pris la, “plus sage” décision, de changer de route pour traverser l’Indien. Un choix qui devient à cet étape  difficile, puisqu’il est aujourd’hui impensable de retourner en Méditerranée par le canal de Suez et la mer rouge, pourtant juste à coté et qui nous permettrait dès cette année de boucler la première boucle… La situation dans le Golfe d'Aden est inquiétante, le nombre de pirates des mers d’ Asie et de Somalie s’accroit considérablement et la zone dangereuse s’étend désormais sur toute la partie Nord Ouest de l’Océan Indien,  contaminé de  barques terroristes qui infestent tout, jusqu'aux côtes de l'Inde, les Maldives, les Seychelles, le Nord de Madagascar et la côte d'Afrique jusqu’au détroit du Mozambique .… soit trois options s’offrent à nous afin de retrouver l’Europe:  – passer le canal de suez par la route Nord avec un commando armé à bord (mais là c’est plus vraiment de la plaisance)  – Faire convoyer le bateau sur un cargo (mais là c’est trop cher)  – Passer par le Cap de Bon Espérance, Afrique du Sud  (et là c’est un an, et un demi tour du monde de plus, dont deux Atlantique…) Soit, nous ne sommes plus à 12000 Milles près et l’expérience Pirate, on a déjà fait! Cela dit la route Chagos - Mauritius que nous envisagions à cette saison n’est pas des plus évidente, entre vents, courants et poteau noir… Nous rebrousserons donc chemin jusqu’au détroit de la sonde (Indonésie), cap sur les iles coco Keeling (Australienne) pour récupérer en juillet  l’autoroute jusqu’a Rodrigues et l’ile Maurice. L’étape suivante consistera à enrouler la pointe sud de l'Afrique et son célèbre Cap de Bon Espérance, autrement nommé le « Cap des Tempêtes » on garde le meilleur pour la fin (d’année)… Avec des murs de vagues de 8 m déferlantes et une météo terriblement sournoise! mais ça c’est une autre histoire…

Chantier sans chantier… Celui où nous aurons passé le plus de temps… sans jamais réussir à sortir le bateau de l’eau! Le chariot est “a little” trop petit ou le gros Milo “a little” trop gros… Quoiqu’il en soit, ça sort pô! Mais là n’est que le début de l’histoire: Le sort s’acharne définitivement sur l’annexe, bien décidée à ne pas visiter les iles paradisiaques de Ko Surin et Ko Similan et leurs eaux limpides qui nous tendent les bras… Qu’à cela n’tienne, si le gros Milo ne sort pas, Milo Two (l’annexe), elle, est bien à sec, et nous… bien planter a Chalong Bay ! Cela dit les problèmes qui s’enchaînent et s’acharnent sur le zodiac sont à la limite du risible, tant c’est improbable. A commencer par une panne de relevage moteur, pour suivre sur l’échappement dès la remise à l’eau, puis le câble de marche avant / arrière et le meilleur pour la fin: la direction !!! Tout cela jour après jour et panne après panne, la loi des séries! Oscar lui, se réjouit de tous ces ennuis (à croire que c’est lui qui dévisse les boulons la nuit) prolongeant d’autant ses visites quotidiennes aux Cat Mousses (Thomas, Catherine, Nicolas et Antoine) en plein chantier… Eux! …

Retour sur Koh Phi Phi, par la baie de Chicken Island, effectivement on croirait reconnaitre un “chicken“ qui se découpe dans la roche. Le paysage est saisissant et de toute beauté, bordé de roches calcaires plongeant dans les eaux clairs et de sable blanc!

La minuscule marina où nous “échouons”, presque, (avec 2 mètres d’eau sous les coques), est située dans l’hyper centre de Krabi, charmante et accueillante, si ce n’est qu’elle se situe pile au milieu d’un trafic incessant de longues  queues thaïlandaises, une autoroute aquatique, reliant  le village de pêcheur situé sur une minuscule ile et le continent. Bref, avant de voir Krabi… on ENTEND Krabi!  De vrais marteaux piqueurs… Soit, nous nous évaderons bien loin de cette nuisance sonore heurtant nos pauvres petites oreilles occidentales, pour découvrir la beauté de ce village et de ces falaises de calcaire pittoresques offrant de l'ombre contre le soleil cuisant et écrasant de l’après-midi. C’est peu dire ( 37 à l’ombre), le moindre pas sous le soleil coûte un effort surhumain! Les calculs rénaux du capitaine se frottent les mains…