Papouasie New Guinée

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dimanche 30 janvier 2011

Depart de Papouasie Nouvelle Guinee

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Retour sur l’Australie après un bref séjour… de trois jours! Quitter la Papouasie nous semble inévitable après ce que nous venons de vivre et pourtant c’est avec grand regret que nous ne visiterons pas ses iles sauvages de l’Est de Milnes bay. Je ne peux m’empêcher malgré tout de penser à tous ces enfants heureux généreux et souriants… Un peuple partagé entre la générosité et la pauvreté,ou quelques canots s’aventurent poliment jusqu’à vous pour vous proposer quelques légumes, des fruits des citrons des ananas, contre un peu de sucre ou de riz. Des sourires généreux… et de l’autre  l’appât de l’argent, la représentation de la société contrastant avec  la simplicité de leur vie. Ici ils n’ont rien, ou presque et certains se servent là ou ils trouvent l’argent… c’est à dire nous, les touristes. Venir ici seul, en couple avec un enfant en bas âge était une utopie, pour plus de sécurité il serait préférable de naviguer de concert à deux ou trois bateaux. Ne comptez pas sur la police… il n’y en a pas… où nous n’avons pas eu la chance de les voir… tout du moins de près. Tous ne sont pas des bandits, bien au contraire, nous avons pu le constater puisque la plupart nous ont généreusement accueillis, d’autres nous ont aidé durant l’attaque et soutenu, mais sur la masse certains jeunes n’ont rien à perdre et la vie pour eux n’a aucun prix, surtout la votre, alors ils tentent leur chance, inconscients. Tristes de ce constat nous repartons épuisés sans destination précise, les customs Australien nous attendent, en situation d’urgence et ne requièrent pas notre clearance de sortie… ca tombe bien les autorités Papous semblent bien décidées à se jouer de nous… préférant nous faire poireauter jusqu’au lendemain… une nuit de plus semble au dessus de nos forces, il nous faut partir pendant qu’il fait jour, la nuit ici tous les chats sont… noirs et nous n’avons plus confiance. On s’amarre à un ponton où un Philippin nous promet du gasoil… à prix d’or! soit, le seul moyen de s’en procurer sans les papiers des douaniers qui reportent toujours à plus tard. Quoique 5 minutes avant notre départ les autorités semblent enfin s’intéresser à notre cas, déboulant sur le bateau, ils se photographie à la barre de Milo, hilares, on ne les dérange apparemment pas…  leurs gros godillots noires de terre sur nos coussins blancs… faites comme chez vous! personne ne semble au courant de notre mésaventure… et malgré notre triste récit cela ne les empêche pas de nous quémander quelques bouts ou autres articles… c’est pas de chance les seuls qui nous restent sont devant eux tailladés par les coups de machette de la nuit! Un peu d’argent peut être… Ha?!? finalement la clearance vient de prendre 20% …oups, ils ne manquent vraiment pas de sang froid, après ce que nous venons de vivre… nous attendions un peu plus de compassion, il n’en sera rien. Nous ne représentons pour eux qu’un gros porte monnaie… ou chacun tente de se servir. Yvan ne se démonte pas il reconduit sagement Monsieur le douanier à sa pilotine, son petit pourboire en poche, notre sortie est en règle, on se casse!!!

samedi 29 janvier 2011

Pirates en Papouasie - Alotau

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... Merry Chrismas Milo One...

14 Décembre 2010 - Départ d'Australie, Cairns - Papouasie, Vent Néant! ...

19 Décembre 2010 - Arrivée sur Samaraï 10°36.447'S - 150°38.684E - Est de la Papouasie, 1er toucher FANTASTIQUE! les Papous sont extraordinaires, généreux, les paysages fantastiques, les enfants règnent en maitre, Oscar les adore! Et on retrouve le coté sauvage des San Blas...

21 Décembre 2010 - Alotau Où l'on doit faire notre clearance

10H00 du mat' - Ma mère décolle pour un voyage à rallonge... nous rejoindre chez les papous pour les fêtes de fin d'année, arrivée Alotau le 24, puis nous partirons dans l'archipel de la Louisiade.

15H00 Arrivée sur Alotau, on décide de mouiller à l'écart de la ville qui grouille d'animation plus au calme et à l'abri des vagues. Nous sommes accueillis par une horde de canoës de bambins et d'adultes curieux ravis de nous offrir 3 noix de cocos fraiches de bienvenue, les locaux sont tellement gentils... un petit mouillage charmant entre la terre et l'ile.

20H00 Le même jour, Yvan s'écroule de sommeil, Oscar dort comme un bébé, je reste seule dans le carré bouquiner mon roman de 900 pages, la lampe frontale éclaire les 50 dernières pages...

21H30 Je referme les pages de ce triste livre, ils meurent tous à la fin, j'ai le moral dans les tongues!

J'éteins mon  ordinateur, les loupiotes pourpres du carré, ... tient j'entends du bruit, Yvan ne dort pas!?! ... Je me rend vers la baie vitrée, et là, mon cœur vacille.

22H00 Face à moi, de l'autre coté de la porte vitrée, trois Hommes armés ont prit l'assaut de Milo! Pas si sympathiques finalement...

Nous allons vivre la pire nuit de toute notre vie, qui ne tient déjà plus qu'à un fil.

En une fraction de seconde , un sursaut de lucidité me renvoie dans la coque tribord: "Yvan...! y a des Papous sur le bateau!!!" A priori je ne lui apprends rien, accroupi sur le lit Yvan les épie par le petit hublot qui donne sur le cockpit, le souffle court il me répond: " je sais, ils sont trois et ils sont armés..., y en a un avec un fusil et les deux autres avec des machettes...!" On ne voit que l'extrémité du fusil et les jambes des trois hommes aux dessus de nos têtes, une vision d'horreur. Le boitier de télécommande censé déclencher l'alarme ne fonctionne pas, 4 boutons qui ne veulent rien savoir, notre sirène reste muette alors que j'écrase désespérément ces putains de boutons!

Qu'est ce qu'on peut faire?!? dehors le silence, les 3 hommes se contiennent dans un mutisme absolu, ... nos souvenirs mêlés à la peur sont flous, mais les trente minutes qui s'écoulent semble s'éterniser des heures. Terrorisés mais calme Yvan et moi restons terrés à l'intérieur, le corps remplis de convulsions mais l'esprit assez clair. Deux des trois hommes sont décidés vaille que vaille à rentrer, alternant coup de crosse dans la baie vitrée et détonation de fusil. Il trafique le répétiteur indiquant la force du vent et la profondeur... qui du coup bip au dessus de la baie vitrée, pense t'il qu'il s'agit d'une alarme ou d'un code de porte?!? ils fracassent à coup de machette le boitier d'alarme, qui lui s'entête à ne pas hurler... Mais ca retient toujours un peu leur attention...  On se contente de rester face contre terre, terrifiés dans le carré se protégeant des coups de feu. Je suis à plat ventre dans la cuisine retranscrivant comme je peux leurs faits et gestes à Yvan qui s'applique à genoux devant le tableau électrique à signaler notre présence: feu de mat, feu de mouillage, feu de hune, feu arrière, Milo s'illumine... Rien ne les dérange... Yvan met alors en route le groupe électrogène, le bruit les surprend, ils battent en retraite... pas pour longtemps; Voyant que rien ne se passe ils reprennent leurs positions. On ne sait plus quoi faire, alors qu'ils redoublent de haine et d'énergie pour fracasser la porte fenêtre du cockpit... qui résiste, tandis que les quatres hublots à l'avant ventilent tranquillement l'air, grand ouvert...!!!! Malheureusement on ne peut se lever sans s'exposer pour les fermer. L'un deux passe à l'avant... mon dieu, c'est le cauchemar! Non..., il ne voit rien !!! il revient derrière! 30 minutes, longue attente, et dès que la porte cèdera ce sera la fin. Le troisième n'arrive pas à descendre le zodiac sécurisé pour les traversées par deux sangles. Lui aussi s'acharne, on entend des coup de machettes, le cliquetis du winch, les grincements laborieux des bouts qui cèdent petit à petit sous le poids de l'annexe, et le premier crash. L'attention des trois hommes se focalise sur l'annexe, je prie pour qu'ils se contente de leur tribu; Le second crash résonne, ils disparaissent tous les trois! dans le silence, ?!? le moteur ne démarre pas alors que les clefs sont dessus! On n'ose à peine bouger... mais il faut réagir! Tandis qu'Yvan surveille leur fuite à la rame, je choppe la VHF et lance un may day, je supplie quelqu'un de répondre. Un homme exauce ma prière. Vingt minutes d'attente, que l'on passera à remonter l'ancre et se tenir prêt à déguerpir. Les habitants du voisinage alertés par le vacarme se sont enfin manifestés, allumant de grand feux sur la plage, on les appelle à l'aide, HELP US!!! HELP US!!! ils appelleront la police, si police il y a... Un bateau se dirige droit sur nous, notre may day, je ne vois tout d'abord qu'une bande d'hommes costaux à la tête patibulaire... Je suis traumatisée, sont ils là pour nous aider ou nous pirater?!? ... et celui accroché à l'arrière du bateau venu à la rame depuis la plage!?! ... finalement, le bateau à moteur se lance à la poursuite de nos pirates. Ils font péter deux fusées de détresse avant de disparaitre sur l'ile attenante ou nos agresseurs ont du accoster.

Nos alliés ont finalement retrouvé l'annexe, malmenée, les fils coupés, privée de sa batterie et de ses rames, un bout coincé dans l'hélice, ce qui les a empêché d’aller plus loin, les coffres éventrés, elle prend l'eau... Mais elle est là. La police armée jusqu'aux dents a patrouillé une bonne partie de la nuit sur l'ile... On ne saura jamais la suite!!! La police n'est jamais venue nous voir ni la nuit même ni le lendemain!?! …  le jour se lève, nous sommes éreintés, décidés à quitter la Papouasie séance tenante. L'Australie nous attend avec ou sans clearance, nous sommes en situation d'emergency, mais en vie! pendant tout ce temps Oscar dormait…. Il ne s'est réveillé qu'une fois les trois hommes enfuis... c'est à peine croyable contenu de tout ce vacarme, pour me demander... ... de l'eau!!!  Nous avons apprit autre chose cette nuit là: c'est qu'il a un sommeil de plomb!!! et c'est tant mieux ...

Comme rien n'est jamais parfait, à un jour de notre retour sur Cairns, après 3 jours de mer, soit le 25 Décembre (ca m'dit quelque chose...) Yvan prend une météo: On annonce un cyclone: Tasha, sur Cairns! ça va faire beaucoup d'un coup tout de même! si on peut en garder un peu pour le jour de l'an!!! bref, dans notre malheur, je pense que nous avons une bonne étoile, Tasha, nous passera juste devant, laissant sur sa route une atmosphère chargée en grains, 50 Knts au compteur... Milo avance seul guidé par le radar. Napoléon dormait 4 heures par nuit, nous sommes arrivés à faire mieux: après 3 nuits blanches, et 4 jours de mer! Yvan livide, dort debout... et je suis passé en dessous des 50 Kg!

26 Décembre 2010 - Arrivée à Cairns. Maman a finalement stoppé son voyage ici...

Vous faites quoi ce weekend end, un petit allez retour en Papouasie Nouvelle Guinée ça vous dit? Un stop de trois jours, record à battre!

Bon, ce n'est pas le père noël en rouge et blanc qui est venu sur le bateau, mais plutôt trois costauds tout noirs, armés de couteaux et fusils... Ca ressemblait plus au pères fouettards, venus chercher tous les cadeaux!

et vu les coups de machettes et les nombreuses entailles dans le gelcoat, valait mieux qu'ils restent dehors sans passer par la cheminée !!!

Du coup, nous sommes de retour à Cairns, pas vraiment hors cyclone... On en attend 22 pour la saison! restez en ligne, pour la suite de nos aventures...!

Ah au fait, joyeux noël, et bonne année! mais surtout… bonne santé !

Portrait Papou

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Les papous raffolent d’une savante mixture de beteinut, mastard and lime… comprendre  semences d'une petite noix de coco, qu’ils mâchent comme un chewing gum,  une petite plante verte qu'ils appellent la moutarde qu’ils trempent dans une poudre blanche de corail. Le tout ce mâchouille durant des lustres pour ses vertus enivrantes… de 7 à 77 ans…!!! et prend cette étrange couleur de henné colorant vivement  l’intérieur de la bouche, de la glotte aux lèvres en passant par ce sourire ultra bright  typique des Papous.

20 Dec. 10 - Magalkalona - Papouasie Nouvelle Guinee

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Magalkalona village attenant de Samaraï; Un bout de plage de sable isolé, petit paradis à lui seul ou la vie s’écoule paisiblement dans une nature intacte. Les locaux vivent dans un isolement total, dans un village traditionnel et subsistent  de pêche et de récoltes du jardin. Dès notre arrivée dans la baie une horde de canots remplis d’enfants assaillent les jupes de Milo, (ca ressemble vraiment au San Blas). Curieux ils viennent nous accueillir. Les plus grands nous aideront même a frotter les coques, multipliant les aller retour au fond de l’eau pour récupérer du sable et frotter la sous marine en guise de grattoir! système Débrouille oblige! Les villageois sont accueillants et chaleureux, et nous offrent de larges sourires teintés de rouge!!! Au gout d’une savante mixture…

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19 Decembre 2010, Samarai - Papouasie Nouvelle Guinee

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30 minutes à pied suffisent pour en faire le tour. Samaraï semble oublié du temps, où l’on peut contempler les vestiges de sa splendeur passé et une nature qui reprend ses droits.

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19 Decembre 2010, Samarai - Papouasie Nouvelle Guinee

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Située à la sortie de la baie d’Alotau, Samaraï est l’ancienne capitale provinciale. Un petit bout de terre redevenu sauvage qui semble vivre aujourd’hui dans un grand isolement.  Les locaux restent réservés et polis et ce contentent de nous saluer de grands signes de leurs barques motorisées en passant à proximité du bateau… sans s’arrêter. Ce n’est pas l’agglutination sur les jupes de Milo comme nous aurions pu l’imaginer. Curieux, mais respectueux, ils sont accueillant sans être envahissant, c’est agréablement surprenant! A terre, Oscar lie de suite amitié avec un groupe d’enfants qui barbotent dans ce qu’ils appellent la piscine. De l’eau limpide et chaude enfin, après des mois privés de baignades. Les adultes sont sympathiques discrets, presque timides.  Un premier touché très positif.

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19 Decembre 2010 - Papouasie Nouvelle Guinee

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Après 6 jours de mer caaaalme, et de courants contraires… Papouasie droit devant!